Rolande Trempé (1916-2016) entre à l'Ecole normale en 1936 pour devenir professeure d'histoire-géographie. Elle enseigne à Constantine en Algérie puis en 1939 à Paris, où les cours sont suspendus en raison de l'attaque allemande. En 1942, elle est affectée en zone interdite à Charleville-Mézières (Ardennes) pour y enseigner des cours d'éducation générale et sportive jusqu'en 1945. Elle adhère au Parti communiste français et entre en résistance. Mettant à profit ses liens avec les anciens combattants de 1914-1918, elle devient agent de liaison au sein des Francs-Tireurs et Partisans....
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Rolande Trempé (1916-2016) entre à l'Ecole normale en 1936 pour devenir professeure d'histoire-géographie. Elle enseigne à Constantine en Algérie puis en 1939 à Paris, où les cours sont suspendus en raison de l'attaque allemande. En 1942, elle est affectée en zone interdite à Charleville-Mézières (Ardennes) pour y enseigner des cours d'éducation générale et sportive jusqu'en 1945. Elle adhère au Parti communiste français et entre en résistance. Mettant à profit ses liens avec les anciens combattants de 1914-1918, elle devient agent de liaison au sein des Francs-Tireurs et Partisans. Souhaitant préparer l'agrégation de géographie, elle obtient un laisser-passer, ce qui lui permet de transmettre des documents entre les Ardennes et le Nord. À la Libération, elle participe à la fondation de l'Union des femmes françaises, association liée au PCF, pour laquelle elle est représentante du Comité de Libération local. Elle est membre de 1942 à 1968 du PCF, et membre du Bureau fédéral jusqu'en 1947, et est également conseillère municipale.
Après des différends avec le PCF, elle regagne Toulouse en 1947, où elle enseigne la pédagaogie à la section féminine de l'Ecole normale nationale d'apprentissage. Elle poursuit ses études d'histoire en diplôme d'études supérieures d'histoire puis soutient sa thèse sous la direction de Jacques Godechot en 1969. Elle la publie en 1971 sous le titre Les Mineurs de Carmaux, 1848-1914 (Paris, Les éditions ouvrières). Elle est ensuite professeur d’université, notamment à l’université de Toulouse-Le Mirail entre 1969 et 1985. Elle se consacre à l’étude des mineurs, du mouvement ouvrier, des luttes sociales et du rôle des femmes dans la Résistance. Elle anime le groupe de recherches interdisciplinaires du CNRS « Travail et travailleurs aux XIXe et XXe siècles », et est présidente d’honneur de la Société d’études jaurésiennes. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages et articles scientifiques, tels que « La main-d’œuvre étrangère aux mines de Carmaux entre les deux guerres » (Castres, pays tarnais, Albi, Fédération des sociétés académiques et savantes, 1972, p. 435-442) ou encore Les Trois batailles du charbon, 1936-1947 (Paris, La Découverte, 1989). Elle contribue aussi à l’ouvrage La France ouvrière. Histoire de la classe ouvrière et du mouvement ouvrier français, publié en 1993 sous la direction de Claude Willard (Paris, Editions sociales), et à la création de la revue d’histoire Le Mouvement social fondée par Jean Maitron en 1960. Elle est d'ailleurs membre du comité de rédaction. Elle est conseillère scientifique pour le film Carmaux 48, réalisé en 1979 sous la direction de Guy Chapouillié.